lundi 19 avril 2010

Vieux articles paranoïaques - Placebo, part Two

Proposé par Lola-105375 le 07/11/2008




Nous nous en étions arrêtés à l’arrivée, ou plutôt au retour de Steve Hewitt à la batterie, au moment où le groupe entame sa première véritable tournée : en octobre 1996 ! ♪♫Check down 1996, cool kids never had the…♪♫ hum ok je me calme.


Sans toi, je ne suis rien
La tournée est très longue: elle dure près de deux ans, et est éprouvante pour le groupe, et notre cher ami Molko suit très attentivement un programme en 3 étapes d’autodestruction: rock’n’roll, sex, drugs. Le groupe se fait connaître pour ses excès, et Brian passe parfois pour un con fini genre Gallagher (rappelons que Placebo a été appelé par certains magazines: « Le groupe qui nous sauvera de la brit’pop. » Voilà qui fera plaisir à Benson).
Avec le succès du premier album, la suite est attendue de pieds fermes. Le trio se rend dans les studios de Peter Gabriel, Real Word, au sud-ouest de l’Angleterre pour enregistrer
Without You I'm Nothing. Avant sa sortie, le groupe joue dans le film Velvet Goldmine, et reprend la chanson 20th century boy de T-rex (le film sort en septembre 1998).

C’est un mois plus tard, le 12 octobre, que sort le deuxième album de Placebo :
Without You I’m Nothing, et dont l’un des singles Pure Morning était sorti un peu avant.
Placebo ne s’est pas calmé. Si, d’une certaine manière, l’album peut paraître plus calme que le précédent c’est juste que l’écriture s’est affinée, la voix a pris de l’assurance et plus de maîtrise, et les morceaux sont plus complexes, plus travaillés.
Il ressort de ce disque une profonde mélancolie, qui est l’expression du mal-être du groupe. Ecouter chacune des chansons, c’est comme emprunter une voie parallèle au bonheur, qui longe cette dernière sans jamais pouvoir l’atteindre.
Ce qui fait plaisir quand on parle d’un tel album, c’est que même aveuglé par la passion pour l’œuvre (ou une partie de l’œuvre) du groupe, on ne peut pas se tromper en affirmant qu’il s’agit ici de l’un des plus beaux disques jamais sorti dans toute l’histoire du rock.



Les chansons
Pure Morning d’abord, basé sur un sample. L’effet a été obtenu par hasard en studio, puis gardé par Molko, qui dit croire à la place du hasard dans les plus grands morceaux. Vient ensuite Brick Shithouse, une de mes favorites. Rapide, urgente, malsaine. Trop peu connue.
Suivie par
You don’t care about us, dont le clip a été modifié. Au début, le groupe était mangé par les requins. Chanson dont l’intro est un beau clin d’œil aux Cure qui sont, vous l’aurez deviné, une référence majeure pour le groupe.
Ask for answers , où Molko se demande s’il n’est pas temps d’en finir avec ces relations qui chaque fois ne mènent à rien sinon à la souffrance. Comme dans une bonne partie de l’album, c’est le rapport à l’autre qui est questionné, et ce qu’on en tire.

Bon alors attention, ceci est l’une des chansons que j’aurais rêvé de composer. La plus belle, la plus intense avec… une autre dont je parlerai après ;) :
Without You I’m Nothing
Reprise en live avec Bowie, ça a donné un clip pitoyable où Bowie détruit tout le charme d’un morceau pourtant magnifique. Comme avec
Hurt de Nine Inch Nails. Pourtant j’aime Bowie, mais là non. Je vous laisse écouter placebo en live, sans leur protecteur (oui il faut écouter ce morceau). L’un des intérêts de cette chanson est qu’elle obéit à une règle que Placebo s’est fixée: éviter autant que possible l’enchaînement classique couplet/refrain/couplet/… La progression de cette chanson est un modèle du genre: chaque moment est essentiel et intense, et mène à une explosion à la toute fin avec ces mots simples qui font mouches : « Sans toi je ne suis plus rien ».

Allergic (to thoughts of mother earth) , et The crawl sont des morceaux tout autant dignes de figurer sur l’album. Beaux, tristes.
Aha ! Et que voilà? Le morceau/BO de Sexe intentions. Déjà un classique. La version acoustique est très intéressante car très différente... et presque meilleure :
Every you Every me.

My Sweet Prince . Brian Molko aurait pleuré en la chantant sur scène. L’autre morceau que j’aurais aimé écrire. Il tient littéralement du génie. Je m’excuse très sincèrement auprès de tout RCK, car je peux ne pas sembler objectif. En fait je ne le suis pas, et ça nuit peut être à la crédibilité de mon article. Mais moi aussi j’ai pleuré sur cette chanson. Souvent.

Viennent ensuite
Summer’s Gone, Scared of Girls (chanson énervée et malsaine), puis Burger Queen, qui a connu une traduction en français, et qui parle de la vie d’un Trans’ vivant au Luxembourg (je crois). « Things aren’t what they seem… makes no sense at all , things aren’t what they seem, he's a Burger Queen ».

Cet album est un classique désormais. Il a plutôt bien marché, mais a surtout été encensé par la critique. A ce moment-là, certains journaux dans la presse musicale vont dire que depuis deux ans, Placebo est le meilleur groupe du monde. Et pour vous, ça fait déjà un sacré morceau à digérer. L’histoire de ce groupe est encore longue, et vous réserve encore musicalement des passages intéressants.

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