lundi 19 avril 2010
Vieux articles paranoïaques - The Smashing Pumpkins, dernière partie ?
Vieux articles paranoïaques - Placebo, part Two
Nous nous en étions arrêtés à l’arrivée, ou plutôt au retour de Steve Hewitt à la batterie, au moment où le groupe entame sa première véritable tournée : en octobre 1996 ! ♪♫Check down 1996, cool kids never had the…♪♫ hum ok je me calme.
Sans toi, je ne suis rien
La tournée est très longue: elle dure près de deux ans, et est éprouvante pour le groupe, et notre cher ami Molko suit très attentivement un programme en 3 étapes d’autodestruction: rock’n’roll, sex, drugs. Le groupe se fait connaître pour ses excès, et Brian passe parfois pour un con fini genre Gallagher (rappelons que Placebo a été appelé par certains magazines: « Le groupe qui nous sauvera de la brit’pop. » Voilà qui fera plaisir à Benson).
Avec le succès du premier album, la suite est attendue de pieds fermes. Le trio se rend dans les studios de Peter Gabriel, Real Word, au sud-ouest de l’Angleterre pour enregistrer Without You I'm Nothing. Avant sa sortie, le groupe joue dans le film Velvet Goldmine, et reprend la chanson 20th century boy de T-rex (le film sort en septembre 1998).
C’est un mois plus tard, le 12 octobre, que sort le deuxième album de Placebo : Without You I’m Nothing, et dont l’un des singles Pure Morning était sorti un peu avant.
Placebo ne s’est pas calmé. Si, d’une certaine manière, l’album peut paraître plus calme que le précédent c’est juste que l’écriture s’est affinée, la voix a pris de l’assurance et plus de maîtrise, et les morceaux sont plus complexes, plus travaillés.
Il ressort de ce disque une profonde mélancolie, qui est l’expression du mal-être du groupe. Ecouter chacune des chansons, c’est comme emprunter une voie parallèle au bonheur, qui longe cette dernière sans jamais pouvoir l’atteindre.
Ce qui fait plaisir quand on parle d’un tel album, c’est que même aveuglé par la passion pour l’œuvre (ou une partie de l’œuvre) du groupe, on ne peut pas se tromper en affirmant qu’il s’agit ici de l’un des plus beaux disques jamais sorti dans toute l’histoire du rock.
Les chansons
Pure Morning d’abord, basé sur un sample. L’effet a été obtenu par hasard en studio, puis gardé par Molko, qui dit croire à la place du hasard dans les plus grands morceaux. Vient ensuite Brick Shithouse, une de mes favorites. Rapide, urgente, malsaine. Trop peu connue.
Suivie par You don’t care about us, dont le clip a été modifié. Au début, le groupe était mangé par les requins. Chanson dont l’intro est un beau clin d’œil aux Cure qui sont, vous l’aurez deviné, une référence majeure pour le groupe.
Ask for answers , où Molko se demande s’il n’est pas temps d’en finir avec ces relations qui chaque fois ne mènent à rien sinon à la souffrance. Comme dans une bonne partie de l’album, c’est le rapport à l’autre qui est questionné, et ce qu’on en tire.
Bon alors attention, ceci est l’une des chansons que j’aurais rêvé de composer. La plus belle, la plus intense avec… une autre dont je parlerai après ;) : Without You I’m Nothing
Reprise en live avec Bowie, ça a donné un clip pitoyable où Bowie détruit tout le charme d’un morceau pourtant magnifique. Comme avec Hurt de Nine Inch Nails. Pourtant j’aime Bowie, mais là non. Je vous laisse écouter placebo en live, sans leur protecteur (oui il faut écouter ce morceau). L’un des intérêts de cette chanson est qu’elle obéit à une règle que Placebo s’est fixée: éviter autant que possible l’enchaînement classique couplet/refrain/couplet/… La progression de cette chanson est un modèle du genre: chaque moment est essentiel et intense, et mène à une explosion à la toute fin avec ces mots simples qui font mouches : « Sans toi je ne suis plus rien ».
Allergic (to thoughts of mother earth) , et The crawl sont des morceaux tout autant dignes de figurer sur l’album. Beaux, tristes.
Aha ! Et que voilà? Le morceau/BO de Sexe intentions. Déjà un classique. La version acoustique est très intéressante car très différente... et presque meilleure : Every you Every me.
My Sweet Prince . Brian Molko aurait pleuré en la chantant sur scène. L’autre morceau que j’aurais aimé écrire. Il tient littéralement du génie. Je m’excuse très sincèrement auprès de tout RCK, car je peux ne pas sembler objectif. En fait je ne le suis pas, et ça nuit peut être à la crédibilité de mon article. Mais moi aussi j’ai pleuré sur cette chanson. Souvent.
Viennent ensuite Summer’s Gone, Scared of Girls (chanson énervée et malsaine), puis Burger Queen, qui a connu une traduction en français, et qui parle de la vie d’un Trans’ vivant au Luxembourg (je crois). « Things aren’t what they seem… makes no sense at all , things aren’t what they seem, he's a Burger Queen ».
Cet album est un classique désormais. Il a plutôt bien marché, mais a surtout été encensé par la critique. A ce moment-là, certains journaux dans la presse musicale vont dire que depuis deux ans, Placebo est le meilleur groupe du monde. Et pour vous, ça fait déjà un sacré morceau à digérer. L’histoire de ce groupe est encore longue, et vous réserve encore musicalement des passages intéressants.
dimanche 18 avril 2010
Vieux articles paranoïaques - Colour of Fire
Vieux articles paranoïaques - The Smashing Pumpkins, part Two
Par Lola
Tristesse infinie et récompenses
La dernière fois nous avions quitté les Smashing Pumpkins après deux tragédies internes : la mort du claviériste (d’une overdose, normal pour un groupe de rock), et le départ forcé de Jimmy Chamberlain, batteur du groupe, qui lui aussi avait failli passer de l’autre côté, et part en cure de désintox’.
C’était alors la tournée Infinite Sadness, et pour la terminer les Pumpkins ont engagés le batteur Matt Walker du groupe Filter, et le claviériste Dennis Flemion, un membre des Frogs.
A la rentrée, en septembre, les Smashing Pumpkins gagnent 7 prix aux MTV Video Music Awards : un pour la vidéo de "1979" et six pour la vidéo de "Tonight, Tonight" dont celui de la vidéo de l'année.
Le virage électro-pop
Après avoir terminé leur immense tournée mondiale avec une tournée des festivals Européens durant l'été 97 et un bref repos mérité, les Pumpkins retournent en studio faire une session d'enregistrement test avec Brad Wood à la production. Cet essai avec Brad ne s'est pas avéré concluant, l'album sera donc enregistré fin 97 / début 98 avec Billy et Rick Rubin à la production après plusieurs essais en concert en novembre et décembre 97, dont deux concerts en première partie des Rolling Stones. A propos de l'enregistrement,
Billy nous dit "Cette fois-ci l'enregistrement a été très spontané. La plupart des chansons ont été écrites en une seule journée. Rien de plus. (…) Même s'il se dégage un sentiment de paix de cet album, il serait stupide de croire que tout le monde dans le groupe est décontracté, en harmonie avec lui même. Cet état est lié au fait que l'on veut oublier le passé, trouver une certaine confiance en ce qu'on fait. Adore génère des émotions contraires parce qu'il n'est pas inscrit dans un schéma très marqué.".
Pour Billy Corgan, cet album est celui qui annonce une prise de risques, un trait sur le passé tant sur le plan humain que musical.
Sorti en 1998, l’album Adore, est un album où on oublie guitare et batteries : c’est synthés, boîtes à rythmes pour la plupart des titres. C’est, malheureusement aussi, le début du clash avec les fans, qui aimaient les grosses guitares saturées de Big Muff (pédale de fuzz emblématique du son Pumpkin).Les ventes ne sont pas à la hauteur des attentes (1 million d’albums, à peine…si j’ose dire). Mais, il reste, à mon sens, le dernier vrai bon album du groupe. Il est quand même détesté par la plupart des fans de la première heure, même si les versions live de la tournée, très différentes de l’album, réconcilient les fans avec les Pumpkins.
A découvrir : Ava Adore, Perfect, To Sheila, To Martha, Annie-Dog.
Le retour inespéré
L'absence de Jimmy (oui c’est quand même l’un des meilleurs batteurs rock après tout) se fait bien ressentir aussi bien sur l'album qu'en concert. Les fans se demandent si Jimmy reviendra un jour dans le groupe. Quand on pose des questions à propos de Jimmy, Billy fait le malin et nous répond "Jimmy who ??" pour faire croire à tout le monde que Jimmy c'est de l'histoire ancienne. Cependant la réponse de Billy à une question à propos d'un retour éventuel de Jimmy dans Rock And Folk apporte un peu d'espoir: "Je ne dirai jamais 'jamais plus' mais là, en ce moment, ça n’en prend pas le chemin. Pourquoi ? Parce qu’il faut un temps de deuil..."
C’est à la fin de la tournée de Adore que, finalement, Jimmy Chamberlain réintègre le groupe, pour le plus grand bonheur des fans.
Des tensions destructrices
Après une mini-tournée pour fêter ce retour le batteur, des rumeurs courent déjà sur le départ possible de la bassiste d’Arcy. Le discours qu'elle tenait, ivre après un concert était "je ne me vois pas avec ces gars là encore longtemps". Elle quitte effectivement le groupe avec qui elle est resté pendant 12 ans en septembre 1999 après avoir passé l'été en studio. Peu de commentaires du groupe ont été fait sur son départ mais il n'est pas en relation avec le retour de Jimmy. Elle semblait avoir des projets dans le cinéma. Ce qui n’empêche pas l’album Machina/The Machines of God de sortir en février 2000. 340 000 copies vendues, donc échec commercial aux yeux du label, Virgin.
Les fans de la première heure sont partis vers d’autres horizons.
Cet album c’est un mix entre les gros riffs d’un Mellon Collie, et les mélodies pop de Adore. Malheureusement il faut l’avouer, bien en deçà des précédents. A retenir toutefois : The Everlasting Gaze, Try, Try , Try.
La remplaçante de d’Arcy, est Melissa Auf der Maur (vous savez la canadienne qui a fait un duo avec Nicolas Sirkis), qui venait tout juste de quitter Hole (vous savez le groupe de la femme de…). Plutôt appréciée de Corgan, c’est lui qui l’avait présentée au groupe Hole pour remplacer la bassiste précédente, morte d’une overdose. Elle dit avoir l’habitude de jouer le rôle de « bouée de secours ».
Quand Britney Spears s’en mêle – tensions destructrices episode II
Une tournée mondiale s’enchaîne qui commence au noël de l’année 99, en Europe d’abord, puis aux Etats-Unis. C'est au cours de cette tournée, le 22 avril 2000 à Los Angeles sur la radio Kroq, que Billy annonce que le groupe se sépare à la fin de l'année. "Il n'y a rien qui aille mal à l'intérieur du groupe, mais avec la culture d'aujourd'hui, c'est vraiment dur de continuer à mener le bon combat contre les 'Britneys' du monde entier.", annonce Billy à l'animatrice de radio.
Bon la vérité, c’est que, évidemment, ça allait très mal au sein du groupe, entre James Iha (guitariste), et Billy Corgan. Visiblement ce dernier reprochait à d’Arcy et à James de le voir comme une poule aux œufs d’or, dont ils profitent, mais sans entretenir de vrais relations d’amitié, sans trop s’impliquer dans la composition. Une règle chez eux était : « celui qui compose chante ». Bon c’est vrai qu’il n’y a pas grand-chose des deux autres !
Qui a dit que Radiohead étaient les premiers ?
En octobre 2000 sort Machina 2/The Friends And Enemies Of Modern Music, sur… Internet! Disponible gratuitement au téléchargement, c’est un pied-de-nez fait à Virgin qui ne leur offrait pas le support mérité, et une façon de dire adieu aux fans, en beauté… (Désolé je verse une larme).
Un album, avec 25 titres écrit à l’époque de Machina I, rien de transcendant, pour une fois je ne vais même pas mettre de lien vers quoi que ce soit.
La tournée d’adieu
Le groupe va faire la promotion de cet album final au cours de leur dernière tournée Européenne qui débute mi septembre 2000 à Berlin et se termine à Dublin le 6 novembre.
Je cite une source : « Les Pumpkins offrent un spectacle complètement retravaillé, bien différent de celui qu'ils ont fait aux Etat Unis pour la première partie de ce Sacred And Profane Tour. Le concert débute typiquement avec un set acoustique d'une demi heure puis ils enchaînent avec un set électrique puissant débutant avec un Glass' Theme qui met tout de suite une ambiance de folie électrique dans la salle. Également présents dans le set électrique des versions retravaillées de The Everlasting Gaze avec une fin très rythmée, Heavy Metal Machine qui s'enchaîne avec Rock On (une reprise de David Essex), Speed Kills, et une splendide version de Porcelina Of The Vast Oceans. Le spectacle se termine le plus souvent avec une version acoustique de 1979 avec une boite à rythme et Jimmy à la guitare( !!!). Au total, plus de deux heures de musique pour faire le plus beau cadeau d'adieu que les fans puissent espérer. »
La fin d’une aventure
Le 2 décembre, à lieu le dernier concert des Pumpkins. Ils jouent au Metro de Chicago, l'endroit où leur carrière a débuté en 1988. La salle ne contient que 1100 places. 500 places sont offertes à la famille et amis du groupe ainsi que des maisons de disque et la presse. Le reste des places est réservé aux plus grands fans du groupe qui devront souvent sacrifier toutes leurs économies pour se payer un ticket qui peut être vendu jusqu'à 3000 dollars.
LE concert où chaque fan aurait voulu être : et d’ailleurs les fans viennent de partout dans le monde.
Billy termine ce concert en pleurs. Des larmes de bonheur, soulagement et tristesse à la fois devant des fans qui crient "Thank You".
"C'est la dernière fois que je joue toutes ces chansons pour le reste de ma vie", dit Billy avant ce dernier concert. "Je ne veux pas jouer ces chansons avec d'autres personnes. Je ne veux pas m'appuyer sur le passé pour construire le future".
Heureusement pour nous, encore une fois il devait revenir sur sa parole...