lundi 19 avril 2010

Vieux articles paranoïaques - The Smashing Pumpkins, dernière partie ?

Proposé par Lola-105375 le 29/09/2008



Vous pourrez bientôt souffler
Bienvenue dans cette dernière (?) partie sur les Smashing Pumpkins.
Nous nous étions quitté sur la séparation du groupe. Qu’on aime ou pas, il serait de mauvaise foi de leur nier un certain impact. En 13 ans, plus de 20 millions d’album vendus. Une musique inclassable, qui passe par de nombreux genres musicaux. Une voix pleine de défauts mais de caractère, un talent extraordinaire pour composer des mélodies divinement belles, et des hymnes rock pleins de rage et de mélancolie [petite larme :’(].

De nombreux regrets
Les Smashing Pumpkins… Un groupe qui aura vraiment fonctionné grâce aux tensions internes. Malgré tout le mal qu’ils ont pu se faire Billy Corgan avouera ceci : "Tout d'abord on a perdu Jimmy. Il était le moteur du groupe, et tout le monde a pu se rendre compte sur Adore à quel point l'absence de Jimmy a changé notre musique. Et D'Arcy apportait de l'équilibre au groupe, et c'est pas la même chose sans elle. Les quatre Pumpkins avaient quelque chose, et devoir vivre les deux derniers albums pendant quatre ans avec une formation incomplète m'a vraiment épuisé."
Trop de pressions, trop vite, trop fort (eh ! A quoi tu penses Necro). On sent le Corgan taraudé par de nombreux regrets, par exemple sur leur décision de continuer après le départ de Jimmy Chamberlain (le batteur bande de nouilles si vous n’avez pas lu mes articles) :"Nous aurions dû arrêter et reprendre notre souffle, et six mois après discuter pour voir si nous voulons vraiment continuer. (…) Nous aurions dû arrêter, laisser tout le monde décompresser, s'asseoir avec Jimmy et parler de ces problèmes. Au lieu de cela, nous avons réagit très vite et nous avons pris des décisions stupides pour lesquelles nous payons encore aujourd'hui".

2001, sortie du best-of (ah bon ?) Rotten Apples. La version double CD contient Judas'O, une collection de faces b et raretés. On y retrouve des chutes studio inédites d'Adore et Machina telles queSaturnine, Blissed And Gone, Rock On, Winterlong et Soot And Stars. La version DVD du best of sort à la même époque, il contient les clips vidéo des Pumpkins (avec versions commentées) accompagnés de quelques bonus (court métrage et 2 titres en live). En 2002, Vieuphoria ressort en DVD avec en bonus un reportage sur l'enregistrement de Siamese Dream et un concert.

Chacun est parti de son côté :
En 2001, Billy participe au nouvel album Get Ready de New Order dont il est un grand fan. Il chante et joue de la guitare sur le titre Turn My Way. Il participe également à quelques rares concerts.
James a des projets musicaux (Perfect Circle –vous connaissez ?-, Vanessa and the O’s).
Aucune nouvelle de D’Arcy.
Melissa Auf Der Maur sort un album solo Auf Der Maur en 2004.
Billy fait quelques tentatives à droite à gauche, sur lesquelles on ne va pas s’étendre : Zwan avec l’album Marry Star of the Sea en 2002. Il publie fin 2004 le livre de poésies Blinking With Fists, accompagné d’une petite tournée de soirées poésie et dédicaces. En 2005, il sort The Future Embrace, son premier album solo. En général, Jimmy Chamberlain l’accompagne dans ses projets musicaux.


The beginning is the end is the beginning (is the end)
De nombreux groupes se sont reformés récemment. Certains ne cachaient pas que c’était d’abord une histoire de gros sous, comme Franck Black avec les Pixies. De son côté Billy Corgan a fini par relancer les Smashing Pumpkins. Il voulait récupérer ce qui avait eu le plus de sens dans sa vie. On le comprend (enfin moi je le comprends).

P’tite chronologie de ce qu’il a fait endurer aux fans le bougre :
- Le 21 juin 2005, Billy s’offre une pleine page dans les deux journaux les plus populaires de Chicago : The Chicago Tribune et The Chicago Sun Times, afin de promouvoir son album solo et faire part de son intention de reformer les Smashing Pumpkins.
- Le 21 avril 2006, le site officiel du groupe annonce que les Smashing Pumpkins sont officiellement reformés et vont enregistrer un album durant l’été : "C'est officiel, les Smashing Pumpkins sont actuellement en train d'écrire des chansons pour leur futur album, le premier depuis 2000. Aucune date de sortie n'a été fixée jusqu'à maintenant, mais le groupe prévoit d'enregistrer cet été".
- Le groupe passe donc l’année 2006 à répéter, on parle de 50 nouvelles chansons, et à enregistrer le nouvel album.
- A la fin de l’année, Jimmy donne des nouvelles de l’enregistrement en publiant des messages sur le nouveau Myspace du groupe. Il y annonce notamment que la collaboration avec le producteur Roy Thomas Baker a été "non seulement un honneur, mais la meilleur expérience musicale jamais vécue par le groupe". Les Smashing Pumpkins semblent désormais travailler avec le producteur Terry Date.
- En janvier 2007, Billy annonce sur le Myspace du groupe que l’année sera riche en émotions avec un nouvel album et une tournée mondiale...
- Retour au début de mon premier [report] :D
« Les Smashing Pumpkins sont de retour depuis le 22 mai 2007, date de leur concert de reformation au Grand Rex à Paris – et j’y étais [happy]. » Hum… A signaler que peu avant, les fans sont enfin fixés: d’Arcy et James Iha ne seront pas de la partie, malheureusement (peut être heureusement pour ce qu’il reste de santé mentale à Corgan).
- Sortie de Zeitgeist, le 10/07/2007, avec ses singlesTarantula, That's The Way (My Love Is). Bon ce n’est pas à la hauteur même d’un Adore, mais ça fait bien plaisir. En fait, je trouve surtout la production pourrie, car certaines chansons en live ont une autre dimension, et sont vraiment superbes, comme celle-ci (bouh les souvenirs).

News
Au mois d’août (si mes sources sont exactes) de cette année, les Smashing Pumpkins ont eu vingt ans (j’ai envoyé mon Gat-O-Bot)… Vingt ans à toucher nos coeurs de musiciens ou/et de mélomanes. Pour célébrer cet anniversaire, et l’impact de ce groupe sur la scène RCK, et aussi pour gagner un peu de sous, un double dvd sortira le 11 novembre. 1h40 de documentaire, et le dernier concert au Fillmore Auditorium de San Francisco.

Je prends la parole
Evidemment, c’était mieux avant dira t-on… Peu importe, tant que B. Corgan prendra du plaisir à jouer pour nous. Tant qu’il restera proche de ses fans. Je ne peux que le remercier, car sa musique m’a toujours énormément touché. Et a même changé ma vie radicalement. Oui c’est le moment qui relève du pathos, désolé. J’aime les Smashing Pumpkins. Longue vie à leur musique.


Vieux articles paranoïaques - Placebo, part Two

Proposé par Lola-105375 le 07/11/2008




Nous nous en étions arrêtés à l’arrivée, ou plutôt au retour de Steve Hewitt à la batterie, au moment où le groupe entame sa première véritable tournée : en octobre 1996 ! ♪♫Check down 1996, cool kids never had the…♪♫ hum ok je me calme.


Sans toi, je ne suis rien
La tournée est très longue: elle dure près de deux ans, et est éprouvante pour le groupe, et notre cher ami Molko suit très attentivement un programme en 3 étapes d’autodestruction: rock’n’roll, sex, drugs. Le groupe se fait connaître pour ses excès, et Brian passe parfois pour un con fini genre Gallagher (rappelons que Placebo a été appelé par certains magazines: « Le groupe qui nous sauvera de la brit’pop. » Voilà qui fera plaisir à Benson).
Avec le succès du premier album, la suite est attendue de pieds fermes. Le trio se rend dans les studios de Peter Gabriel, Real Word, au sud-ouest de l’Angleterre pour enregistrer
Without You I'm Nothing. Avant sa sortie, le groupe joue dans le film Velvet Goldmine, et reprend la chanson 20th century boy de T-rex (le film sort en septembre 1998).

C’est un mois plus tard, le 12 octobre, que sort le deuxième album de Placebo :
Without You I’m Nothing, et dont l’un des singles Pure Morning était sorti un peu avant.
Placebo ne s’est pas calmé. Si, d’une certaine manière, l’album peut paraître plus calme que le précédent c’est juste que l’écriture s’est affinée, la voix a pris de l’assurance et plus de maîtrise, et les morceaux sont plus complexes, plus travaillés.
Il ressort de ce disque une profonde mélancolie, qui est l’expression du mal-être du groupe. Ecouter chacune des chansons, c’est comme emprunter une voie parallèle au bonheur, qui longe cette dernière sans jamais pouvoir l’atteindre.
Ce qui fait plaisir quand on parle d’un tel album, c’est que même aveuglé par la passion pour l’œuvre (ou une partie de l’œuvre) du groupe, on ne peut pas se tromper en affirmant qu’il s’agit ici de l’un des plus beaux disques jamais sorti dans toute l’histoire du rock.



Les chansons
Pure Morning d’abord, basé sur un sample. L’effet a été obtenu par hasard en studio, puis gardé par Molko, qui dit croire à la place du hasard dans les plus grands morceaux. Vient ensuite Brick Shithouse, une de mes favorites. Rapide, urgente, malsaine. Trop peu connue.
Suivie par
You don’t care about us, dont le clip a été modifié. Au début, le groupe était mangé par les requins. Chanson dont l’intro est un beau clin d’œil aux Cure qui sont, vous l’aurez deviné, une référence majeure pour le groupe.
Ask for answers , où Molko se demande s’il n’est pas temps d’en finir avec ces relations qui chaque fois ne mènent à rien sinon à la souffrance. Comme dans une bonne partie de l’album, c’est le rapport à l’autre qui est questionné, et ce qu’on en tire.

Bon alors attention, ceci est l’une des chansons que j’aurais rêvé de composer. La plus belle, la plus intense avec… une autre dont je parlerai après ;) :
Without You I’m Nothing
Reprise en live avec Bowie, ça a donné un clip pitoyable où Bowie détruit tout le charme d’un morceau pourtant magnifique. Comme avec
Hurt de Nine Inch Nails. Pourtant j’aime Bowie, mais là non. Je vous laisse écouter placebo en live, sans leur protecteur (oui il faut écouter ce morceau). L’un des intérêts de cette chanson est qu’elle obéit à une règle que Placebo s’est fixée: éviter autant que possible l’enchaînement classique couplet/refrain/couplet/… La progression de cette chanson est un modèle du genre: chaque moment est essentiel et intense, et mène à une explosion à la toute fin avec ces mots simples qui font mouches : « Sans toi je ne suis plus rien ».

Allergic (to thoughts of mother earth) , et The crawl sont des morceaux tout autant dignes de figurer sur l’album. Beaux, tristes.
Aha ! Et que voilà? Le morceau/BO de Sexe intentions. Déjà un classique. La version acoustique est très intéressante car très différente... et presque meilleure :
Every you Every me.

My Sweet Prince . Brian Molko aurait pleuré en la chantant sur scène. L’autre morceau que j’aurais aimé écrire. Il tient littéralement du génie. Je m’excuse très sincèrement auprès de tout RCK, car je peux ne pas sembler objectif. En fait je ne le suis pas, et ça nuit peut être à la crédibilité de mon article. Mais moi aussi j’ai pleuré sur cette chanson. Souvent.

Viennent ensuite
Summer’s Gone, Scared of Girls (chanson énervée et malsaine), puis Burger Queen, qui a connu une traduction en français, et qui parle de la vie d’un Trans’ vivant au Luxembourg (je crois). « Things aren’t what they seem… makes no sense at all , things aren’t what they seem, he's a Burger Queen ».

Cet album est un classique désormais. Il a plutôt bien marché, mais a surtout été encensé par la critique. A ce moment-là, certains journaux dans la presse musicale vont dire que depuis deux ans, Placebo est le meilleur groupe du monde. Et pour vous, ça fait déjà un sacré morceau à digérer. L’histoire de ce groupe est encore longue, et vous réserve encore musicalement des passages intéressants.

dimanche 18 avril 2010

Vieux articles paranoïaques - Colour of Fire

Proposé par Lola-105375 le 29/01/2009

Speech
On a tous un jour regretté que les membres d’un groupe se séparent, même si comme on dit, les meilleures choses ont une fin. Parfois d’ailleurs on se dit qu’il était temps, au vu des derniers albums sortis. D’autres fois, c’est le contraire. On se dit b#@del de m&#@e, ils s’arrêtent si vite !
Cet article n’est pas une «news», l’information n’est pas du tout récente, mais voilà : un groupe que j’ai été heureux de découvrir à leurs débuts a splitté quelques mois après la sortie de leur premier album. Et ce groupe était génial. Et je veux rappeler qu’il a existé, et que, encore une fois pour des problèmes d’égo, il a connu une fin prématurée au moment où il décollait.
J’ai eu la chance de les voir à Rock en Seine, alors que je venais de découvrir leur album, le samedi 28 août 2004, les pieds enfoncés dans 20cm de boue : j’ai nommé Colour of Fire.



Présentation du groupe
Le groupe s'est formé au début de l'année 2002.
Owen et Stuart se connaissent déjà depuis des années, parce qu'ils se sont rencontrés grâce à la petite scène locale. Owen avait joué précédemment dans un groupe nommé Inertia Crisis (Punk HxC), et celui de Stuart s'appelait Cognac (garage/electronica). Matt les a rejoint après avoir quitté son groupe, Honeytone Cody, basé à Harrogate. Thom, chroniqueur musical local s'est joint à eux après avoir élu Stuart comme l'homme le plus beau de York dans son magazine.

Distribution des rôles
Chant et guitare : Owen Richards
Guitare et chant : Stuart Jones
Basse : Mike Newsham
Batterie : Matthew Lunn



Des débuts prometteurs
Le groupe a enregistré sa première démo en août 2002 à la suite de concerts dans des petites salles autour de York et la région de Leeds. Après avoir envoyé quelques CDs auprès de labels et de radios, la BBC 1 a passé sur les ondes Decisions(un EP je crois) dans son rock show, ce qui a ensuite logiquement conduit à une signature de management.
Depuis, les Colour Of Fire ont ouvert pour des groupes tels que Placebo, Idlewild, Korn, The Libertines, Silverchair, InMe, The Icarus Line, Dashboard Confessional, The Bronx, et ont aussi joué à quelques grands festivals comme Reading/Leeds (Angleterre) en 2003, et Sonicmania (Japon) en 2004.
Colour Of Fire a enregistré son premier album Pearl Necklace avec Steve Osborne, le producteur de U2 et New Order. L'album a été enregistré dans le légendaire studio Rockfield au Pays de Galles et en Angleterre dans les studios Realworld de Peter Gabriel.
En 2005, le bassiste Thomas Craigen décide de quitter le groupe, ce qui a entraîné peu de temps après la séparation du groupe. Trois d’entre eux jouent désormais tous dans des formations différentes, et pas aussi talentueuses. Thom dans Modern day chicane, Owen avec Grammatics, Matt au sein de the Officers.

Chansons et regrets
C’est comme disent les Anglais : «a pain in the neck» de vouloir parler de ce groupe, car le plus important reste la musique. Or, elle est désormais introuvable sur internet, le temps fait son œuvre, et ils ne sont pas restés visibles assez longtemps pour y laisser une empreinte.
Quelques liens youtube subsistent. Mais le mieux reste de se procurer leur album d’une manière ou d’une autre (et il est dur à trouver dans le commerce… en fait même en téléchargement méchant et illégal, c’est dur).

Je vous conseille d’écouter des morceaux comme :
The company won’t colour me, que j’aime énormément. Répétitive, mais avec une progression intéressante et une mélodie très accrocheuse. En live aussi. Ma chanson préférée de l’album avec…
Hatemail pour laquelle je n'ai pas de vidéo, ou de deezer :(
Images of you, est un morceau avec une atmosphère un peu oppressante, calme au début, puis qui gagne en lourdeur par la suite. Je l’aime beaucoup.
A pearl necklace for her majesty, j’en suis pas fan, mais c’est un single, donc vidéo…
Italics, autre single, plutôt sympa, même si décidément, ils ont fait mieux, et ce qu'ils ont fait de mieux, je ne peux pas vous le faire écouter :((



Colour of Fire… Je leur aurais promis un bel avenir s’ils ne s’étaient pas séparés. De bons riffs, une voix puissante (et aigüe), un charisme certain. Vraiment DOMMAGE!

Et au moment où j’écris ces lignes… Mon père qui passe, qui voit une vidéo avec le chanteur et qui me dit: «c’est toi?»
Sans doute la mèche… :|

Vieux articles paranoïaques - The Smashing Pumpkins, part Two

Par Lola


Tristesse infinie et récompenses

La dernière fois nous avions quitté les Smashing Pumpkins après deux tragédies internes : la mort du claviériste (d’une overdose, normal pour un groupe de rock), et le départ forcé de Jimmy Chamberlain, batteur du groupe, qui lui aussi avait failli passer de l’autre côté, et part en cure de désintox’.

C’était alors la tournée Infinite Sadness, et pour la terminer les Pumpkins ont engagés le batteur Matt Walker du groupe Filter, et le claviériste Dennis Flemion, un membre des Frogs.

A la rentrée, en septembre, les Smashing Pumpkins gagnent 7 prix aux MTV Video Music Awards : un pour la vidéo de "1979" et six pour la vidéo de "Tonight, Tonight" dont celui de la vidéo de l'année.


Le virage électro-pop

Après avoir terminé leur immense tournée mondiale avec une tournée des festivals Européens durant l'été 97 et un bref repos mérité, les Pumpkins retournent en studio faire une session d'enregistrement test avec Brad Wood à la production. Cet essai avec Brad ne s'est pas avéré concluant, l'album sera donc enregistré fin 97 / début 98 avec Billy et Rick Rubin à la production après plusieurs essais en concert en novembre et décembre 97, dont deux concerts en première partie des Rolling Stones. A propos de l'enregistrement,

Billy nous dit "Cette fois-ci l'enregistrement a été très spontané. La plupart des chansons ont été écrites en une seule journée. Rien de plus. (…) Même s'il se dégage un sentiment de paix de cet album, il serait stupide de croire que tout le monde dans le groupe est décontracté, en harmonie avec lui même. Cet état est lié au fait que l'on veut oublier le passé, trouver une certaine confiance en ce qu'on fait. Adore génère des émotions contraires parce qu'il n'est pas inscrit dans un schéma très marqué.".

Pour Billy Corgan, cet album est celui qui annonce une prise de risques, un trait sur le passé tant sur le plan humain que musical.

Sorti en 1998, l’album Adore, est un album où on oublie guitare et batteries : c’est synthés, boîtes à rythmes pour la plupart des titres. C’est, malheureusement aussi, le début du clash avec les fans, qui aimaient les grosses guitares saturées de Big Muff (pédale de fuzz emblématique du son Pumpkin).Les ventes ne sont pas à la hauteur des attentes (1 million d’albums, à peine…si j’ose dire). Mais, il reste, à mon sens, le dernier vrai bon album du groupe. Il est quand même détesté par la plupart des fans de la première heure, même si les versions live de la tournée, très différentes de l’album, réconcilient les fans avec les Pumpkins.

A découvrir : Ava Adore, Perfect, To Sheila, To Martha, Annie-Dog.


Le retour inespéré

L'absence de Jimmy (oui c’est quand même l’un des meilleurs batteurs rock après tout) se fait bien ressentir aussi bien sur l'album qu'en concert. Les fans se demandent si Jimmy reviendra un jour dans le groupe. Quand on pose des questions à propos de Jimmy, Billy fait le malin et nous répond "Jimmy who ??" pour faire croire à tout le monde que Jimmy c'est de l'histoire ancienne. Cependant la réponse de Billy à une question à propos d'un retour éventuel de Jimmy dans Rock And Folk apporte un peu d'espoir: "Je ne dirai jamais 'jamais plus' mais là, en ce moment, ça n’en prend pas le chemin. Pourquoi ? Parce qu’il faut un temps de deuil..."

C’est à la fin de la tournée de Adore que, finalement, Jimmy Chamberlain réintègre le groupe, pour le plus grand bonheur des fans.


Des tensions destructrices

Après une mini-tournée pour fêter ce retour le batteur, des rumeurs courent déjà sur le départ possible de la bassiste d’Arcy. Le discours qu'elle tenait, ivre après un concert était "je ne me vois pas avec ces gars là encore longtemps". Elle quitte effectivement le groupe avec qui elle est resté pendant 12 ans en septembre 1999 après avoir passé l'été en studio. Peu de commentaires du groupe ont été fait sur son départ mais il n'est pas en relation avec le retour de Jimmy. Elle semblait avoir des projets dans le cinéma. Ce qui n’empêche pas l’album Machina/The Machines of God de sortir en février 2000. 340 000 copies vendues, donc échec commercial aux yeux du label, Virgin.

Les fans de la première heure sont partis vers d’autres horizons.

Cet album c’est un mix entre les gros riffs d’un Mellon Collie, et les mélodies pop de Adore. Malheureusement il faut l’avouer, bien en deçà des précédents. A retenir toutefois : The Everlasting Gaze, Try, Try , Try.

La remplaçante de d’Arcy, est Melissa Auf der Maur (vous savez la canadienne qui a fait un duo avec Nicolas Sirkis), qui venait tout juste de quitter Hole (vous savez le groupe de la femme de…). Plutôt appréciée de Corgan, c’est lui qui l’avait présentée au groupe Hole pour remplacer la bassiste précédente, morte d’une overdose. Elle dit avoir l’habitude de jouer le rôle de « bouée de secours ».


Quand Britney Spears s’en mêle – tensions destructrices episode II

Une tournée mondiale s’enchaîne qui commence au noël de l’année 99, en Europe d’abord, puis aux Etats-Unis. C'est au cours de cette tournée, le 22 avril 2000 à Los Angeles sur la radio Kroq, que Billy annonce que le groupe se sépare à la fin de l'année. "Il n'y a rien qui aille mal à l'intérieur du groupe, mais avec la culture d'aujourd'hui, c'est vraiment dur de continuer à mener le bon combat contre les 'Britneys' du monde entier.", annonce Billy à l'animatrice de radio.

Bon la vérité, c’est que, évidemment, ça allait très mal au sein du groupe, entre James Iha (guitariste), et Billy Corgan. Visiblement ce dernier reprochait à d’Arcy et à James de le voir comme une poule aux œufs d’or, dont ils profitent, mais sans entretenir de vrais relations d’amitié, sans trop s’impliquer dans la composition. Une règle chez eux était : « celui qui compose chante ». Bon c’est vrai qu’il n’y a pas grand-chose des deux autres !


Qui a dit que Radiohead étaient les premiers ?

En octobre 2000 sort Machina 2/The Friends And Enemies Of Modern Music, sur… Internet! Disponible gratuitement au téléchargement, c’est un pied-de-nez fait à Virgin qui ne leur offrait pas le support mérité, et une façon de dire adieu aux fans, en beauté… (Désolé je verse une larme).

Un album, avec 25 titres écrit à l’époque de Machina I, rien de transcendant, pour une fois je ne vais même pas mettre de lien vers quoi que ce soit.


La tournée d’adieu

Le groupe va faire la promotion de cet album final au cours de leur dernière tournée Européenne qui débute mi septembre 2000 à Berlin et se termine à Dublin le 6 novembre.

Je cite une source : « Les Pumpkins offrent un spectacle complètement retravaillé, bien différent de celui qu'ils ont fait aux Etat Unis pour la première partie de ce Sacred And Profane Tour. Le concert débute typiquement avec un set acoustique d'une demi heure puis ils enchaînent avec un set électrique puissant débutant avec un Glass' Theme qui met tout de suite une ambiance de folie électrique dans la salle. Également présents dans le set électrique des versions retravaillées de The Everlasting Gaze avec une fin très rythmée, Heavy Metal Machine qui s'enchaîne avec Rock On (une reprise de David Essex), Speed Kills, et une splendide version de Porcelina Of The Vast Oceans. Le spectacle se termine le plus souvent avec une version acoustique de 1979 avec une boite à rythme et Jimmy à la guitare( !!!). Au total, plus de deux heures de musique pour faire le plus beau cadeau d'adieu que les fans puissent espérer. »


La fin d’une aventure

Le 2 décembre, à lieu le dernier concert des Pumpkins. Ils jouent au Metro de Chicago, l'endroit où leur carrière a débuté en 1988. La salle ne contient que 1100 places. 500 places sont offertes à la famille et amis du groupe ainsi que des maisons de disque et la presse. Le reste des places est réservé aux plus grands fans du groupe qui devront souvent sacrifier toutes leurs économies pour se payer un ticket qui peut être vendu jusqu'à 3000 dollars.

LE concert où chaque fan aurait voulu être : et d’ailleurs les fans viennent de partout dans le monde.

Billy termine ce concert en pleurs. Des larmes de bonheur, soulagement et tristesse à la fois devant des fans qui crient "Thank You".

"C'est la dernière fois que je joue toutes ces chansons pour le reste de ma vie", dit Billy avant ce dernier concert. "Je ne veux pas jouer ces chansons avec d'autres personnes. Je ne veux pas m'appuyer sur le passé pour construire le future".

Heureusement pour nous, encore une fois il devait revenir sur sa parole...